Le moustizèbre, nourrisson, pleurait énormément. Très vite le pédiatre a posé le diagnostic d'un reflux gastro-oesophagien (RGO). Il a donc été mis sous traitement et a passé entre 10 et 14h dans l'écharpe de portage par jour. Nous étions rassurés puisque l'on nous disait que cela passerait avant ses 6 mois, au moment de la diversification.
La douleur a persisté et le traitement s'est alourdi : dur dur de faire patienter 15 minutes un bébé qui a faim, le temps de "pose" du médicament ...
À un peu moins de 5 mois, nous commencions la nourriture solide en sachant que ce serait le sésame de son bien-être. Il a tout de suite adopté la cuillère et la nourriture qui va avec. Malheureusement, cela ne l'empêchait pas de dormir en arc de cercle, de se réveiller systématiquement deux heures après le coucher en pleurant de douleur, ... Il ne dormait réellement bien que dans l'écharpe contre moi ou son père.
|
Le moustizèbre 2 mois et demi sur le grande muraille de Chine |
Le pédiatre nous a alors rassuré et dit que dès qu'il tiendrait assis, ce serait terminé. Malheureusement, une fois de plus, cela n'y a rien changé. Toujours la même douleur, toujours un traitement lourd, ... Il avait alors 8 mois. Il est rentré en crèche et les bronchiolites à répétition sont arrivées (classique dans le cas du RGO).
Alors qu'il avait 11 mois et que j'expliquais mes inquiétudes au pédiatre sur ce RGO persistant, il me répond : "Mais Madame à 11 mois, on ne fait plus de reflux, c'est de votre faute, vous lui donnez un biberon le soir et il remonte." Après cette visite des plus désagréables, d'où je suis sortie en larmes et furieuse, nous avons décidé de changer de médecin. Le nouveau médecin nous a alors dit que le moustizèbre souffrait depuis trop longtemps, avait un traitement lourd qui ne le soulageait pas et qu'il fallait se tourner vers un gastro-pédiatre pour faire une fibroscopie. Le rendez-vous pris, la contrainte était que nous devions arrêter tout traitement pendant 15 jours : 15 jours en enfer pour le moustizèbre ... Le traitement ne fonctionnait pas très bien mais atténuait tout de même un peu sa douleur.
Le jour J arrive enfin et le verdict tombe reflux sévère avec oesophagite aigue. Le spécialiste change du tout au tout le traitement, il reste lourd mais plus facile à gérer. Il nous explique bien que le reflux est "classique" jusqu'aux deux ans de l'enfant et que nous ne sommes coupable en rien.
|
Ph-métrie pour le moustizèbre (veille de la naissance du ouistiti) |
Le moustizèbre n'a pas eu de chance, le reflux l'a accompagné jusqu'à ses deux ans (sa dernière fibro a eu lieu la veille de la naissance du ouistiti). Mais nous avons été bien entourés et sa douleur bien prise en charge, rien à voir avec les premiers mois de sa vie. Je regrette vraiment de ne pas avoir vu qu'au delà des certitudes du pédiatre, il y avait une réelle incompétence et une incapacité à la reconnaître. Si nous avions consulté avant, il aurait eu un traitement plus adapté et sa douleur eut été soulagée plus tôt.
Le ouistiti a lui aussi fait du reflux, mais sa prise en charge a été bien meilleure et les conséquences moins lourdes.
Le seul point positif de cette expérience : l'écharpe. J'ai découvert le plaisir de porter, le grand Lion aussi. Cette simple écharpe nous a sauvé et nous a permis au milieu de ce cauchemar de vivre des moments de sérénité.