lundi 8 décembre 2014

Les dix minutes où mon coeur s'est arrêté de battre


- Il n'est pas là ? ... Je l'ai perdu, j'ai perdu le ouistiti ....
Mon coeur ne battait déjà plus très fort, mais quand j'ai prononcé cette phrase il s'est totalement arrêté.

C'était un dimanche soir, à Minorque. Le dimanche soir, il y a concert sur la terrasse d'un bar que nous apprécions. On y va toutes les semaines et toutes les semaines, le ouistiti nous fait le même coup. En plein milieu de la soirée, il nous annonce :
- J'ai caca !
Comme le bar est à moins de cinq minutes de la maison et que le bar est bondé, la tradition veut que nous le ramenions à la maison faire ses affaires. Ce soir-là, je m'en suis chargée. Tout se passe bien, il fait tout ce qu'il doit faire et on reprend le chemin du bar. Sur le perron, je me tourne pour fermer la porte et je discute 15 secondes avec le voisin (pour nous plaindre de la chaleur étouffante).
 Quand je me retourne plus de ouistiti. Je regarde dans la rue rien. On habite le vieux quartier, qui est intégralement piéton et un vrai dédale de rues biscornues. Je m'avance vers le bar et je ne le vois toujours pas et là la pression monte. Je demande à des voisins si ils ont vu passer un petit garçon blond, mais le touriste en vacances n'est pas très attentif (et je ne leur en veux pas, en fait si mais je ne devrais pas leur en vouloir). Je me rassure comme je peux en me disant que ce chenapan est parti seul au bar et donc au pas de course je regagne le bar. Dans ma tête, bien que j'essaye de m'en empêcher, commence à défiler des scénarii plus terribles les uns que les autres.
En deux minutes, je suis au bar, je retrouve tout le monde attablé, tous sauf mon ouistiti. Littéralement, j'ai cru m'évanouir, ma tête était légère et tout tournait autour de moi. Le grand Lion m'entendant prononcer cette terrible phrase : "J'ai perdu le ouistiti", se lève d'un bond et m'emporte avec lui pour le chercher pendant que mes parents gardent le moustizèbre.
Une fois la situation rapidement résumée, nous sommes partis à sa recherche. J'ai refait le chemin vers la maison tout en hurlant son prénom. Je l'ai crié, hurlé et d'un coup j'ai entendu un petit "oui". J'ai recrié tout en courant et je l'ai entendu plus clairement ce oui. Je me suis précipitée et je l'ai retrouvé. Je l'ai attrapé, serré fort, et une fois que mon coeur a recommencé à battre, je l'ai grondé. Et mes larmes ont coulé.

Je vous épargne tout ce qui m'est passé par la tête, vous pouvez tout à fait vous l'imaginez. Ce que je n'ose imaginer, c'est la vie des parents qui n'ont pas la chance de retrouver leur enfant. Rien que de raconter cette histoire, je pleure et j'ai une boule dans le ventre. Depuis cet épisode, quand, au square, je ne retrouve pas les mousticks des yeux en dix secondes, l'angoisse monte puissance 10. Alors aujourd'hui, maintenant que j'ai réussi à écrire cette mésaventure, je vais serrer fort mes enfants dans mes bras, profiter d'eux et penser très fort à tous ces parents dont la vie bascule.

18 commentaires:

  1. Les boules :-( L'angoisse de tout parent. Ca peut clairement arriver à n'importe lequel d'entre-nous. Il suffit de quelques secondes... Ca m'est arrivé plusieurs fois de flipper parce que je ne les voyais plus au parc. En quelques secondes on a le temps de se faire des films, tous plus horribles les uns que les autres... Je n'imagine même pas ceux qui ne retrouvent pas leur enfant. L'horreur pure... Ouf pour Ouistiti !

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  2. C'est arrivé à mes parents qui ont perdu mes enfants et leurs cousins, qui sont remontés seuls au chalet depuis le village (10-15 minutes de marche) parce qu'ils pensaient que leurs grands-parents (rentrés dans une boutique) les avaient abandonnés! Heureusement qu'on n'a appris ça qu'après coup!

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    1. J'avais lu cette mésaventure sur ton blog. Je n'imagine pas l'état de tes parents.

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  3. Pas plus tard qu'hier ... seule avec les 2 mômes au marché de noël blindé, j'ai couru après le petit de 2 ans qui s'était carapaté, l'ai grondé (et expliqué) et quand j'ai relevé la tête, ma grande avait disparu :/ Pendant 10 s je ne l'ai plus vue, elle était juste à côté cachée par une boutique ...

    Comme tu dis, je n'ose penser à ces parents qui ne les retrouve jamais !!!

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  4. quelle frayeur en effet! j'imagine bien ton état car je suis passée par là malheureusement cet été à la plage!
    je surveillais mon tiloulou comme d'habitude quand il jouait au sable au bord de l'eau et ila suffi que ma soeur m'interpelle moins d'1 minutes pour que je n'ai plus mon tiloulou dans mon champ de vision!! l'horreur je me suis levée dans coup sec et j'ai commencé à arpenter le long de la plage sur 5 mètres pour m'apercevoir qu'il était tout simplement derrière la tente UV des voisins de plage!!! la frayeur de ma vie et comme tu dis, mon coeur s'est aussi arrêté de battre pendant cet instant!!

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  5. Oh mon Dieu. J'en ai les larmes aux yeux. Je pense que tu as du avoir la peur de ta vie, et sentir que tout risquait là maintenant, de basculer dans l'horreur. Quelle frousse! Heureusement que tu l'as vite retrouvé!

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    1. C'est exactement cela : j'ai basculé dans l'horreur !

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  6. Je peux écrire exactement le même commentaire que Maud PetitDiable...
    C'est horrible et j'ai eu les larmes aux yeux aussi, je dois bien dire que c'est ma plus grosse trouille...
    Plein de bisous de réconfort <3

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  7. Pour l'avoir vécu, je ne comprends que trop bien.
    Ce soir, on voit !

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  8. à 2 ans, la mienne s'est barrée au jardin public, elle a été prise par une portugaise qui l'a amenée au commissariat, je crois que tout Cassis l'a entendu ce jour là.
    Thalie, tu voulais dire : ce soir, on boit non ? :P

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  9. cela m'est arrivé une fois avec ma fille au musée des arts forains j'ai eu très très peur donc je te comprend

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